Du grand écran à la scène

ENTREVUE AVEC TOM LIGHTBURN

Les Vancouvérois connaissent Tom Lightburn comme l’un des fondateurs de Festival Cinemas, la chaîne locale récemment acquise par Cineplex. Ce que peu savent cependant, c’est que l’homme d’affaires s’active aussi dans les coulisses des arts de la scène depuis un peu plus de dix ans comme producteur, conseiller et promoteur. Ces jours-ci, il s’associe au Festival PuSh et au Théâtre la Seizième pour présenter Séquence 8 des 7 doigts de la main.

Après une longue carrière en cinéma, qu’est-ce qui vous a amené à vous impliquer auprès de compagnies de théâtre ou de cirque?
J’ai toujours été passionné par les arts de la scène. J’ai d’ailleurs une majeure universitaire en théâtre. Mon implication comme producteur a vraiment commencé lorsqu’un ami, aussi propriétaire de salles de cinéma en Angleterre, m’a demandé de produire Sing Along Sound of Music en Amérique du Nord. Le spectacle mélangeait théâtre, performance et cinéma. Le public était invité à se costumer, à participer au spectacle et à chanter les chansons de Sound of music à tue-tête alors que le film était projeté. C’était formidable! Après cela, j’ai produit le Slava SnowShow à New York, puis un spectacle présenté sous un chapiteau fait de bois et de miroirs (Spiegeltent). Depuis quelques années, je travaille avec les 7 doigts de la main ainsi que deux compagnies russes, dédiées aux arts du cirque.

Parlez-moi de votre travail avec les 7 doigts de la main. Comment tout cela a commencé?
C’est lors d’une série de représentations à New York, où nous avions installé le Spiegeltent sous le pont de Brooklyn, que j’ai fait la connaissance des 7 doigts de la main. Ils étaient venus de Montréal pour me rencontrer et me demander de produire leur prochain spectacle, La vie, ce que j’ai accepté de faire. À peu près au même moment, j’ai vu leur spectacle Traces. L’œuvre avait connu un grand succès au Québec, à Paris et un peu partout en Europe, mais n’avait jamais été présentée en Amérique du Nord, à l’extérieur du Québec. En tant que Canadien, ça me semblait impensable! J’ai donc entrepris de faire connaître les 7 doigts de la main au Canada anglais et aux États-Unis.

Je poursuis cette mission depuis. Concrètement, je conseille la compagnie en matière de promotion et de diffusion. Il m’arrive également de soutenir la présentation de certains spectacles, comme c’est le cas pour Séquence 8 à Vancouver.

Pourquoi avoir choisi de travailler avec les 7 doigts de la main spécifiquement?
La réponse à cette question se résume à très peu de mots : le projet et les gens. Je trouve les spectacles des 7 doigts de la main profondément créatifs et divertissants. Ils sont également fondés sur le langage du corps plutôt que sur les mots, ce qui les rend accessibles au monde entier. Quant aux artistes derrière la compagnie, ils sont complètement dévoués à leur art. Ils ont tous laissé tomber des carrières plus profitables pour développer les arts du cirque d’une manière encore inconnue dans l’industrie. Par leur démarche, ils poussent la discipline un peu plus loin, notamment en développant des histoires et des personnages complexes dont on peut suivre la trajectoire tout au long du spectacle, comme dans une pièce de théâtre. Je suis heureux de pouvoir les soutenir et, en même temps, de contribuer à faire connaitre leurs spectacles fascinants aux publics canadiens et américains.

C’était important pour vous de présenter Séquence 8 à Vancouver. Pourquoi?
Je travaille beaucoup à l’extérieur de la ville et je voulais montrer aux gens de ma communauté un exemple des spectacles de grande qualité produits par les 7 doigts de la main. Au-delà de ça, je crois que le marché du divertissement à Vancouver est maintenant suffisamment développé pour pouvoir accueillir et apprécier des spectacles de grande envergure qui sortent des sentiers battus, comme Séquence 8.

En présentant Séquence 8 à Vancouver, mon espoir était de faire en sorte que davantage de spectacles de niveau international soient présentés ici ou ailleurs au Canada sur une base régulière. Je souhaite contribuer à stimuler une vie culturelle vibrante ! Séquence 8 annonce déjà presque complet. Cela démontre aux diffuseurs canadiens que le public est au rendez-vous…

Est-ce nécessaire, selon vous, que les gens d’affaires et les corporations soutiennent les arts?
Oui! Je crois que les gens d’affaires, mais aussi l’ensemble de la société, doivent soutenir les arts et s’impliquer. En Amérique du nord, on a tendance à vouloir faire des arts et de la culture une industrie profitable. Je crois que c’est une erreur. La visée des arts n’est pas de faire du profit. Leur apport se trouve à un autre niveau. C’est plutôt ce qui nous permet de nous définir et d’évoluer comme humain. C’est essentiel. Or, les arts sont de plus en plus négligés dans nos sociétés nord-américaines. En France et dans la plupart des pays d’Europe, les billets de spectacles sont accessibles parce que les théâtres et les artistes sont soutenus adéquatement par les gouvernements et les philanthropes. L’art est un bien public. On a encore beaucoup de chemin à faire ici à ce niveau.

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